Jean-François Parrot
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Editions JC Lattès | |
25 ,00 € | |
Livre de cuisine |
Aimez-vous la cuisine ? Vous sentez-vous à l’aise dans l’univers de Nicolas Le Floch ? Appréciez-vous les personnages secondaires, les mille petits riens de la vie courante qui parsèment le roman et qui font des poses délicieuses lors du déroulement des enquêtes de notre commissaire préféré ? Alors offrez-vous – ou faites-vous offrir ce magnifique livre de recettes ! Ces recettes, adaptées à nos goûts, quantifiées, vont des entrées, potages, tourtes, œufs, pâtés, aux desserts, tartes, darioles, roussettes, en passant par les plats de viandes et de volailles. Elles ont des noms délicieux, « Puits d’amour de la Satin » , « Poularde à la Paulet », « Potage Noblecourt »… Leur lecture est entrecoupée de commentaires courts mais passionnants sur les us et coutumes alimentaires du XVIIIè siècle. On apprend plein de choses sur les cabarets et les tavernes, sur la façon de présenter le rôti, le potager du roi, les métiers de bouche et même sur le rhum. Bien sûr, on retrouve à chaque page Marion et Catherine, Semacgus, madame Sanson, la Paulet et quelques autres personnages ; on relit aussi avec plaisir de courts extraits des romans de Jean- François Parot.
Marion Godfroy est historienne, spécialiste du dix -huitième siècle. Ses passions, la cuisine et l’Histoire, ont trouvé chez Jean-François Parot un frère en recherche et en écriture, un complice en saveurs et en gastronomie. Tous deux nous emmènent dans ce siècle à la fois intellectuel et épicurien. Pour tout dire, cet ouvrage, à l’iconographie superbe, nous a enchantés.
Extraits : “Jamais Catherine ni Awa n’ouvrent un livre de cuisine. Jamais Mme Bourdeau ne feuillette quoi que ce soit qui y ressemble. Elles tiennent leur savoir de pratiques orales, d’une connaissance subtile et d’une longue expérience. Au contraire, Noblecourt savoure autant les plats cuisinés que les recettes que contiennent ces bréviaires et même en cite quelques-uns. Dès cette époque, les livres de cuisine font rougir de plaisir leurs éditeurs tels de véritables best-sellers…”
“Les métiers de bouche sont réglés finement par des arrêts royaux. Ainsi, pas un boulanger, grainier, mesureur de grains, porteur de grains, boucher, cuisinier, charcutier, poulailler, rôtisseur, oubloyer, pâtissier, pâtissier de pain d’épices, vendeur de poissons de mer, poissonnier d’eau douce, pêcheur, fruitier, regrattier, épicier, apothicaire, vinaigrier, saucier, moutardier, brasseur, cervoisier, limonadier, jaugeur de vin ou vendeur de vins qui ne possède lettres patentes, bannière, saint patron et jours chômés en conséquence.”
“Difficile de repartir avec l’ensemble de chez votre boucher aujourd’hui. … Chez Nicolas, on sert des plats entiers aux convives. Jamais la viande n’apparaît en morceaux dans l’assiette. L’utilisation de la poêle comme telle, et l’idée de faire cuire un steak n’est tout simplement pas pensable.”
“Le champagne … Dans cette histoire, la Veuve Clicot tient une place particulière. Cette veuve, qui connut Révolution, Empire, Restauration et monarchie, ne cessa de promouvoir son vin à travers le monde. D’abord en le vendant à toutes les tables des princes européens. Ensuite, en luttant bec et ongles des nombreuses contrefaçons qui poussaient comme des petits champignons. Son caractère lui faisait écrire qu’elle fouetterait bien les malotrus. Enfin, la veuve fit preuve d’un talent commercial à toute épreuve. En 1811, année du passage de la comète, elle en fit une cuvée exceptionnelle. Le symbole de la comète fut même apposé sur les bouteilles. Il l’est toujours.”