Papa, tu es fou |
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William Saroyan
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Editions Zulma | |
7,95 € | |
Roman |
Un écrivain souvent “fauché” offre à son fils de 10 ans son dernier roman, et lui enseigne le métier qui va avec, en l’encourageant à écrire lui-même un livre. Le souhait de ce papa fantasque : initier son fils aux plaisirs de la vie, qu’il veut simple, rythmée par l’écriture et les échanges qu’ils entretiennent sur toutes sortes de sujets. Ce père aimant lui transmet les valeurs qui ont toujours guidé son existence : la débrouillardise, le refus des obligations, l’importance d’écouter et de prendre en compte ses propres désirs. Extrêmement bienveillant, il pousse son fils à avoir confiance en lui-même, et à accepter les vraies choses de la vie : l’amour et la haine, parfois intimement mêlées, y compris au sein des relations parents-enfants.
Ce qui est séduisant dans ce livre, ce n’est pas seulement que Saroyan explore la transmission père/fils, mais qu’il aborde également celle de la passion de l’écriture. Pour lui, toute la vie est source d’inspiration… Un écrivain apprend à écrire en observant tout, et surtout en profitant de tout. Il suffit de se baisser, de regarder autour de soi et d’être pleinement vivant…
Papa, tu es fou vous séduira à coup sûr. Saroyan y raconte avec une infinie tendresse une histoire de vie, pleine d’énergie et d’optimisme, écrite avec poésie. Un livre rempli d’humanité dont on finit la lecture l’esprit plus serein.
Extraits :” ” -Toi et moi, a répondu mon père, nous sommes écrivains. Tout est meilleur et plus important pour nous que pour n’importe qui d’autre. Tu es tout le temps en train d’écrire ton roman.
– Je ne sais pas par où commencer.
– Aucun écrivain ne le sait jamais. Et aucun n’a jamais su quand il avait commencé, non plus. Tu as commencé le tien depuis longtemps.
– Sans blague ?
– Sans blague.”
Je me suis levé de table et je me suis mis à danser la gigue : papa a éclaté de rire, et j’aime l’entendre rire comme ça – comme un type qui écrit, qui a faim et qui est complètement fou.”
“Donc pendant que mon père préparait le petit déjeuner, j’ai lavé les pierres et les coquillages et le morceau de bois laissé par la mer, et je les ai regardés très attentivement en les tournant pour les voir de tous les côtés, et j’ai vu beaucoup de choses. Ce que j’ai vu, je n’aurais jamais pu le voir si je n’avais pas regardé attentivement.”
“J’essayais toujours de comprendre le monde et ce que c’est d’être vivant au milieu d’une grande foule. La moitié du temps, j’étais tout excité et tout content ; et la moitié du temps, je me sentais tout seul et tout triste. Nous sommes arrivés au bout de la route et mon père m’a proposé : “Montons au Palais de la Légion d’honneur et allons regarder une autre espèce de vie.
–Quelle espèce de vie il y a là-haut ?
-La vie de l’Art qui est à peu près la meilleure espèce de vie.”