Marc GiraudRoland Garrigue
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Editions Delachaux et Niestlé | |
23,00 € | |
Zoologie |
Qui pourrait croire que le lecteur s’amuse autant à la lecture des aventures de moustiques, de morpions et autres puces ? Marc Giraud, naturaliste de terrain, animateur télé et spécialiste en zoologie, nous offre là un ouvrage original et très amusant. Nous savions déjà que la nature était pleine d’inventions et de ressources, mais ici, nous sommes « scotchés » !
Un parasite… « Un être vivant qui profite d’un autre sans rien lui apporter en échange. Il prend celui-ci comme habitat ou comme source de nourriture avec un indéniable sans-gêne, tout en l’épargnant le plus longtemps possible afin d’en tirer un maximum. »
Chaque page nous réjouit, car l’adaptation de ces adorables petites bêtes à l’être vivant qu’elles parasitent (et nous en faisons partie) fourmille d’inventions et de stratégies, leur sexualité débridée leur permettant de coloniser le monde entier comme cette femelle d’ascaris qui peut pondre 200 000 œufs par jour ! Pour chaque espèce, une illustration de Roland Garrigue accompagne le texte de Marc Giraud, et les deux sont pétillants d’humour et de fantaisie. A chaque page, des petits plus nous apportent une information originale et toujours parfaitement exacte scientifiquement. Au sujet des « selfies », savez-vous que dès qu’il y a contact entre deux chevelures, les poux passent facilement de l’une à l’autre. La mode des selfies, qui nécessite le rapprochement des souriants participants, favorise l’extension des poux. Et pourtant quel sérieux et quelles masses de connaissances nous sont ainsi données.
On se prend à regretter que les sciences ne nous soient pas toutes enseignées avec autant de gaité ! Bravo à Marc Giraud d’avoir transcrit pour nous les travaux de tant de savants et d’avoir si allègrement cherché la petite bête !
Extraits :
Les parasites nous ont mis à poil
“Au cours de l’évolution, la sélection naturelle a sans doute conduit les humains à perdre leur fourrure à cause des squatters de leurs poils. La sélection sexuelle aussi aurait joué un rôle : la peau nue, qui montre mieux l’état de santé du partenaire et qui prouve qu’il n’est pas infesté, aurait été plus séduisante. Les moins velus se seraient plus reproduits et auraient transmis leurs gènes. Il ne nous reste plus que des cheveux pare-soleil et anti-pluie, des sourcils gouttières à sueur, et des poils du pubis et des aisselles diffuseurs de parfums à caractères sexuels.”
Le grillon pète les plombs
“Dans le sud de la France, on peut voir des grillons des bois sauter dans un ruisseau, dans la gamelle du chien ou dans la piscine, et se noyer. Ils ont été parasités par un ver nématomorphe. Arrivé à l’état de larve, le ver grandit jusqu’à 15 cm de long et prend toute la place disponible. A ce stade, il doit rejoindre l’eau pour se reproduire. Il distille des substances neuroactives qui boguent le cerveau de son hôte et prennent les commandes. … Il sort du grillon et rejoint d’autres vers adultes. Ils formeront des enchevêtrements inextricables dans l’eau et se reproduiront.”
“Le minuscule acarien H. s’accroche aux mouches du vinaigre. S’il en entend une arriver, il bondit de 5 cm pour l’attraper en plein vol. En proportion, un être humain s’accrocherait à un avion après un saut de 500 m.
Les acariens D. , dont certains nettoient notre peau, ont une digestion si extraordinairement efficace qu’ils n’ont pas besoin d’anus. Ils ne rejettent que des gaz, et par l’avant. Chacun son style : l’acarien rote et le pou pète .”
Ni puceaux ni Pucelles
“Très prolifiques, les puces s’accouplent toute l’année, et dès la sortie du cocon. Plus petit que la femelle, le mâle est doté de deux appendices mesurant le tiers de sa longueur. Il utilise l’un des deux pour tenir sa partenaire au-dessus de lui, et l’autre comme pénis. De plus, il possède au-dessus des yeux deux ventouses sensorielles qui sortent pendant le coït et maintiennent la sautillante femelle.”