Eté rouge

Facebook Twitter Google+ Pinterest	Daniel Quiros
	Editions L’aube Noire
	8,50 €
	Policier

L’ancien révolutionnaire Don Chepe, a été durant plusieurs années de travail dans le civil, enquêteur pour la Compagnie Nationale d’Assurances de Costa Rica. Lassé de la criminalité et de l’atmosphère polluée de la capitale, il s’est installé dans le village de Paraiso, tout près de la station balnéaire de Tamarindo sur la côte du Pacifique. Venu y coulé des jours paisible, il y vivote de menus services, surveillances et enquêtes, qu’il rend aux autochtones du coin. Amateur de littérature, il a trouvé son bonheur chez l’Argentine, hippie quinquagénaire excentrique, qui tient un café-bibliothèque. Leurs goûts littéraires leur ont permis de se plaire et de devenir amis. Le jour où le corps de l’argentine est retrouvé sur la plage, deux balles dans la tête, Don Chepe, ressent comme un coup de creux à l’estomac. Son amie lui lègue ses livres personnels, une enveloppe avec deux photos, une clé, et une lettre incompréhensible. Tout ça ne fait qu’aiguiser la curiosité de Don Chepe. Si l’Argentine a voulu lui faire comprendre quelque chose, ça reste un mystère qu’il a bien l’intention d’élucider, avec l’aide du Gato, le flic local.
Avec Eté rouge, Daniel Quiros revisite un passé pas si lointain que ça du Costa Rica. L’enquête va plonger le lecteur au coeur de la politique des années 80. Ce petit pays qui se voulait neutre, subissait alors la présence de militaires sandinistes, venus du Nicaragua voisin, et la demande pressante des USA, de soutenir la Contra armée par la CIA. On aimera l’atmosphère particulière de ce polar : chaleur, poussière, nonchalance et désillusion. Le flic du coin fait sa surveillance depuis son rocking-chair, la bière n’arrive plus à désaltérer, Don Chepe désabusé, constate que son pays change mais pas comme il l’avait imaginé. Un polar comme on les aime avec une histoire bien écrite, une bonne intrique, de l’exotisme et du dépaysement…

  Extraits : “Jamais les rues ne m’avaient paru aussi sombres que cette nuit-là. Seuls les phares de la voiture perçaient le noir épais de la nuit, laquelle semblait avoir englouti les prés et les bois secs qui bordaient la route. Dans le rétroviseur, je pouvais distinguer le nuage de poussière que soulevait la voiture sur son passage, visible dans la traînée rouge des feux arrière. Je pensai à l’Argentine, qui avait dû parcourir de force le même trajet la nuit de son assassinat, attendant un miracle qui n’était pas arrivé, que la solitude du lieu n’aurait jamais permis.”

“Deux cents dollars pour la prix d’une vie. Deux cents dollars à un pauvre type, un minable petit voleur qui ne savait même pas dans quoi il s’était fourré. Voilà ce qu’était devenue le monde, une chaîne de pauvres types qui ne savent rien, qui tous se lavent les mains de ce qui peut ses passer – tous des innocents, bien sûr. Je fis signe au Gato pour qu’il les laisse filer. Tout d’un coup, je me sentais trop vieux, trop fatigué.”

“En Europe, les gens auraient été incapables de dire sur quel continent se trouvait le Nicaragua. Cela n’intéressait personne. Moi, je voulais essayer de changer un peu ça… Ou du moins c’est ce que je pensais… L’ingénuité de la jeunesse, peut-être. Maintenant, je suis vieux et tout ce qu’il me reste, c’est le souvenir de ces jours qui ne reviendront pas. Ce monde autour de moi n’est plus le mien, je n’en fais plus partie, pour moi il sent la rouille et la pourriture. J’ai assez vécu pour voir les rêves qui étaient le miens, et ceux de beaucoup d’autres tomber en morceaux aux mains de ceux-là même qui avaient promis de les défendre…”